Voici un court extrait afin de vous faire patienter…
… Il n’en croyait pas ses oreilles. Le cambrioleur, et, par déduction, l’hypothétique assassin, était à quelques mètres de lui, tranquillement installé dans son laboratoire. Il l’avait interrogé, se doutait que quelque chose n’allait pas avec ce Merchant. Il fallait faire vite, l’arrêter et l’emmener au poste tout de suite. Il se rua hors de la voiture et couru vers le sas de BIOLABS. Arrivé devant les portes coulissantes il fit de grands gestes à l’attention de Roger.
– Ouvrez-moi ce sas tout de suite !!
Son attitude et son empressement étaient assez explicites. Dès l’ouverture des sas, il n’adressa que quelques mots au gardien :
– Dès que j’ai franchi ces deux portes, vous condamnez les sas, compris ?
Roger opina de la tête.
– Personne ne doit sortir d’ici sans mon consentement !
Il reprit sa course, entra en furie dans le bureau de Marjorie et lui ordonna :
– Ouvrez-moi le bureau de Merchant ! Il ne doit pas sortir d’ici ! Le gardien de nuit vient de l’identifier comme étant son agresseur !!
Marjorie, bouche bée, avait gardé le téléphone à l’oreille, elle n’avait pas eu le réflexe de raccrocher. Elle ne l’avait pas voulu d’ailleurs.
– Mais inspecteur…
– Pas de mais !! hurla-t-il en lui coupant la parole. Ouvrez-moi ce bureau ou faites le ouvrir je m’en fous !!
Marjorie balbutia deux ou trois syllabes incompréhensibles puis raccrocha son téléphone. Elle le décrocha de nouveau pour joindre Frédéric Joly.
——
Le sang de David se glaça d’un coup. Sa colonne vertébrale fut parcourue d’un incroyable frisson. Il ne pouvait pas croire ce qu’il venait d’entendre à travers le téléphone. Danko l’accusait de son agression ! Il était coincé maintenant. Il ne pouvait pas prouver qu’il était chez lui, il ne se souvenait de rien. Qui le croirait innocent avec toutes ces charges ? Qu’allait-il se passer maintenant ? Il allait être arrêté et inculpé sans pouvoir se défendre. Toutes ces pensées se heurtaient dans sa tête.
– Merde !!! cria-t-il. Merde et merde !!!! Mais qu’est ce qu’il se passe ici !!!
Il se tenait – tirait serait plus juste – les cheveux à deux mains et tournait sur lui-même. Il fallait réfléchir, et vite. N’y avait-il aucun moyen de faire autrement que de se faire arrêter ? Comment prouver son innocence en étant enfermé derrière les barreaux ? David parcourait la pièce des yeux à la recherche d’une improbable issue de secours, d’un moyen d’échapper à cet enfer qui l’attendait de l’autre côté, dans le couloir. Impossible de sortir par la porte, le flic l’attendait derrière. Les fenêtres ne s’ouvraient pas elles étaient blindées et à l’épreuve des balles. Il ne faudrait pas beaucoup de temps au service informatique pour reprogrammer un badge afin d’ouvrir la porte.
– Qu’est-ce que je dois faire, bon sang !
Il n’en avait aucune idée. Cette histoire le rendait fou, comment pouvait-il se sortir de là ? A ce moment il entendit cogner à sa porte.
– Ouvrez ! s’époumona l’inspecteur. Police ! Ouvrez Merchant ! C’est un ordre !
David ne répondit rien. La terreur se lisait dans ses yeux, il tremblait. Il jeta un coup d’œil vers son bureau.
– Ca pourrait les retarder un peu ! pensa-t-il.
Il se mit à tourner le bureau puis à le pousser contre la porte. Le téléphone résonna comme le glas dans la pièce.
– Ils vont essayer de me convaincre d’ouvrir, se dit-il. Hors de question !
Il continua d’inspecter la pièce mais aucune échappatoire n’était possible. L’inspecteur continuait de rugir derrière la porte mais David essayait de ne pas l’entendre, il essayait de se concentrer sur ce qu’il devait faire. Ses yeux s’arrêtèrent sur les placards de rangement de produits chimiques. Ses yeux s’illuminèrent.
– Je peux peut-être y arriver ! Pourvu qu’il m’en reste !
….